Prendre son corps à cœur

L’année passée a été pour moi corporellement limitée. Il m’a été prescrit du repos, beaucoup de repos. À cela s’ajoutait une clause quelque peu restrictive: ne confier mon enveloppe corporelle à personne. J’ai donc dû apprendre à limiter drastiquement mes actions, devenir « bonne à rien faire » et laisser le temps à mon corps, seul, de reprendre son souffle.

Il n’y a qu’un temple au monde, et c’est le corps humain – Friedrich Novalis

Quand tout s’arrête

La première étape a été d’accueillir les directives de mon rhumatologue et de les suivre stricto sensu : pas de kinésithérapie pour le moment, arrêt total du sport… laisser reposer. Le diagnostic établi, la colère m’a envahie, une colère principalement vis-à-vis de moi-même. Un sentiment d’injustice aussi. Me voilà en train d’écrire la suite du premier épisode de 2015 : sensation de retourner à la case « départ » avec la probabilité, cette fois-ci, de passer par la case « opération ».

Notre corps physique possède une sagesse qui fait défaut à celui qui l’habite – Henri Miller

N’être qu’émotions

De la colère donc, de la tristesse, aussi, de mettre de coté mes rêves… et surtout de la peur, ma plus fidèle compagne le long de ces mois incertains qui m’a dévoilé ses multiples visages : peur d’aggraver cette blessure invisible par moi-même ou par quelqu’un d’autre, peur de ne plus être capable de faire des choses… peur de ne pas pouvoir embrasser pleinement la vie comme j’en aurai envie. Cette nouvelle amie m’a inconsciemment fait construire, petit à petit, une forteresse : l’intégralité de mes cellules avaient pour mission de faire attention, de maintenir mon intégrité physique, coûte que coûte.

Après quelques mois, la douleur se faisant moins présente, j’ai pu me rendre chez le kinésithérapeute, et puis encore un peu plus tard, je ressentis le besoin de me faire masser. Et j’ai alors poussé la porte du cabinet de Félicie pour débuter, sans le savoir, une thérapie corporelle régulière, sur un temps long, en douceur.

Le corps a son langage que le cerveau ignore

Dès la première séance, j’ai réalisé que j’avais tellement focalisé mon attention sur la petite partie de mon squelette en souffrance que j’étais devenue une grande tension, sur le qui-vive, comme une mère trop protectice vis-à-vis de son enfant. Puis au fil des rendez-vous, j’ai eu la sensation que mon corps se livrait, se délivrait, peu à peu : les mains de ma thérapeute savait exactement quoi faire pour l’amener à lâcher-prise. Je me souviens d’une séance en particulier où Jeff Buckley, en fin de soin, m’a murmuré « Hallelujah » et cette incantation, cette ultime caresse auditive, m’a amenée à verser des larmes de plénitude. Merci colère, merci tristesse, merci peur… vous avez semé en moi les graines d’une nouvelle joie !

Plus le corps est une limite consciente, plus l’espace est illuminé – Philippe Sollers

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